Chaudes-Aigues, capitale historique de la géothermie en Europe
Chaudes-Aigues n’est pas un village comme les autres. Cette commune du Cantal, accrochée au pied de l’Aubrac, est entrée dans l’histoire mondiale grâce à un phénomène naturel unique : une trentaine de sources thermales dont la plus célèbre, la source du Par, jaillit à 82°C. Ce patrimoine exceptionnel, encore trop peu valorisé, constitue pourtant l’un des trésors majeurs de notre territoire.
Une richesse géologique rare et ancienne
Dès le XIVe siècle, Chaudes-Aigues fut la première ville au monde à chauffer ses habitations par géothermie. Des archives de 1332 en témoignent : les habitants payaient déjà pour l’eau chaude circulant sous les sols. Cette ingénierie d’avant-garde, née ici, dans une petite cité auvergnate, aurait dû faire du village une référence internationale. Aujourd’hui encore, l’église, la piscine municipale et plusieurs maisons profitent de cette chaleur naturelle issue des profondeurs.
Un patrimoine à la croisée du spirituel et du thermal
Chaudes-Aigues fut également une étape d’hiver majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Lorsque le plateau de l’Aubrac devenait impraticable, les pèlerins descendaient par nos vallées pour rejoindre un passage plus clément. Le village compte trois églises, un oratoire dédié à Saint-Jacques et des niches votives disséminées dans les rues. Ici, la ferveur religieuse et les bienfaits de l’eau chaude ont longtemps marché côte à côte.
Un village né de l’eau, façonné par la pierre et le temps
Sur les hauteurs, la vallée du Remontalou dévoile un village dense, serré, construit pour résister aux hivers et profiter de la moindre source. L’eau bouillonnante servait à laver le linge, travailler la laine, cuire les aliments ou chauffer les maisons. Elle reste aujourd’hui un marqueur identitaire puissant. L’hiver, la vapeur qui s’élève des bouches d’écoulement imprime au bourg une atmosphère presque antique, incomparable ailleurs dans le Massif Central.
Un potentiel touristique immense, encore sous-exploité
Chaudes-Aigues dispose d’un patrimoine naturel et historique exceptionnel : géothermie unique en Europe, ruelles médiévales, thermalisme, passage jacquaire, paysages volcaniques. Le village pourrait être un phare touristique du Cantal. Cette richesse mérite une stratégie ambitieuse, à la hauteur de ce qu’elle représente pour notre territoire. Le Caleden, la Source du Par et le patrimoine religieux devraient être les piliers d’un développement structuré, capable d’attirer visiteurs, curistes et randonneurs toute l’année.
Un appel à porter plus haut notre identité locale
Le rôle du CAVD est précisément de rappeler ce que Chaudes-Aigues vaut réellement. Un village comme le nôtre ne doit pas s’effacer dans l’ombre de territoires mieux médiatisés mais moins singuliers. Notre eau, notre géologie, notre histoire, nos chemins, notre culture : tout ici raconte un lieu rare, méritant d’être défendu, soutenu et mis en lumière. Le potentiel est immense, le patrimoine est là : il ne manque plus qu’une volonté collective pour lui offrir la place qu’il mérite.


