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Caleden : la gestion de l’argent public pour les Nuls

Saint-Flour Communauté et Hautes Terres Communauté ont dressé un récent bilan de leurs actions de soutien à l’économie locale. L’occasion, pour le collectif Chaudes-Aigues Village Développement (CAVD), de revenir sur le grand absent de ces mesures : notre village et son centre thermal, en proie à une crise dont tout le monde peine à entrevoir une issue.

Le contexte

Hautes Terres Communauté est une communauté de communes située dans le département du Cantal et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Présidée par M. Didier Achalme, également président de Caleden, elle englobe notamment les villes de Murat, Neussargues en Pinatelle et Massiac, à la mairie dirigée par M. Achalme. Voisine, la communauté de communes Saint-Flour Communauté comprend quant à elle Saint-Flour, Neuvéglise-sur-Truyère, ainsi que Chaudes-Aigues.

Sur son site officiel, Hautes Terres Communauté a publié un article présentant comment les deux entités « continuent à soutenir les entreprises dans une crise qui s’annonce durable ». L’article, disponible dans son intégralité ici, passe sous silence les graves problématiques liées à l’unique station thermale du Cantal, Chaudes-Aigues. Elle élude notamment la question pourtant prégnante de Caleden et de l’assurance dommages-ouvrage.

Qu’est-ce qu’une assurance dommages-ouvrage ?

C’est une assurance qui a pour objet d’intervenir en préfinancement des dommages de la nature décennale. Elle permet de procéder aux remboursements ou à l’exécution de toutes les réparations faisant l’objet de la garantie décennale, sans attendre une décision de justice statuant sur les responsabilités de chacun.

Par la suite, l’assureur de dommages fait jouer l’assurance en responsabilité obligatoire, afin de recouvrer l’indemnité versée au maître d’ouvrage, en fonction des responsabilités incombant à chaque constructeur qui a contribué à l’acte de construire.

Une assurance toujours pas enclenchée

Une fois que l’on a compris cela, on a le droit, voire même l’obligation de se demander pourquoi cette assurance n’a TOUJOURS pas été enclenchée, plus de 2 ans après la chute d’une lauze ayant amené le président-directeur général M. Achalme à fermer la partie thermoludique de Caleden, comme cela a encore été confirmé au mois de novembre 2020 par l’assureur de la Saem, l’assurance Albingia.

Pourquoi Jean-Marc Dolon, l’ancien directeur de Caleden, « parti » depuis un an, n’a pas enclenché cette assurance en septembre 2018 ? De quoi avaient-ils peur ? Que l’assurance répare à l’identique alors qu’ils avaient déjà vendu le nouveau projet inscrit dans le Plan Thermal à plusieurs millions d’euros ? Pourquoi n’ont-ils pas saisi cette opportunité de faire réparer sans aucun coût pour Caleden, et de façon à rouvrir le plus rapidement possible ?

Nous allons finir par croire qu’en fait la volonté était de réduire à néant Caleden et tous les emplois et commerces qui en dépendent.

Le thermoludisme était-il inapte à accueillir du public ?

Cette fermeture a donc été décidée non pas suite à un arrêté de mise en péril de la mairie ou de la préfecture, ni même à cause d’un problème structurel qui aurait empêché que l’activité thermoludique ne continue. En effet, à l’heure actuelle, RIEN ne prouve que le thermoludisme ne pouvait pas continuer à accueillir le public.

45 000 personnes en moyenne venaient chaque année profiter des bassins thermoludiques : ce sont donc autant de personnes qui ne viennent plus à Chaudes-Aigues, et c’est un cruel manque à gagner pour notre ville, ses hôteliers, restaurateurs et commerçants. Faut-il préciser qu’à tout cela se rajoute la crise actuelle du Covid ?

Plan Thermal, aide du Conseil départemental : les faits et les promesses

Au sein de CAVD, nous avons quand même globalement l’impression de nous faire balader par la direction de Caleden depuis septembre 2018. Toutes nos questions sont restées sans réponse. Et pour tenter de noyer le poisson face à de légitimes revendications, on nous a fait de faramineuses annonces aux montants gargantuesques, à commencer par un Plan Thermal à 5,7 millions d’euros, dont plus personne ne parle… alors qu’il avait été annoncé en février 2019 durant une conférence de presse.

Au rang des promesses non tenues figure aussi la réouverture du thermoludisme, actée par Didier Achalme lors du monologue public d’information du 4 avril 2019… pour l’année 2020. Peut-on encore y croire, alors qu’il reste encore 38 jours pour terminer des travaux qui n’ont pas encore commencé ?

Pendant cette réunion, M. Achalme, en plus de faire montre d’une rare arrogance, a menacé à plusieurs reprises d’intenter une action en justice contre notre collectif. Plainte que notre avocat attend avec impatience, car elle obligerait le PDG de Caleden à se justifier sur sa gestion de la Saem et, surtout, de justifier sa décision de fermer le thermoludisme. À ce jour, aucune plainte n’a été portée contre nous, malgré une annonce tonitruante à ce sujet faite dans L’Union du Cantal ou La Montagne.

La suite, c’est une aide de 700 000 euros payée par le Conseil départemental en 2019 pour éviter que Caleden ne mette la clé sous la porte, et qui doit être remboursée en 2 ans… La question est : comment Caleden va rembourser cette somme en 2 années alors que la cure ne permet pas à l’établissement de s’auto-financer et que le thermoludisme est fermé ? Le Conseil départemental va-t-il faire un cadeau de 700 000 euros à Caleden afin que l’établissement ne fasse pas faillite tant que c’est sous la présidence de M. Faure et la direction de M. Achalme ?

Le contribuable forcé de passer à la caisse

En attendant, si le PDG de Caleden n’avait pas pris la décision de fermer le thermoludisme, le Conseil départemental n’aurait pas eu besoin de renflouer les caisses de 700 000 euros – ne l’oublions pas, cet argent est issu de nos impôts. En effet, presque 75 % de la Saem thermale appartient au Conseil départemental, et ils en sont également à la tête.

Mais là où c’est piégeux, c’est que lorsqu’on demande des comptes à la direction de Caleden, on est taxé d’être dans l’opposition politique. Tout est tellement imbriqué que le Conseil départemental ne parvient pas lui-même à différencier un questionnement légitime d’une opposition politique ! Enfin, cela lui permet, en nous taxant d’être des opposants, de ne pas nous répondre.

Une soudaine prise de conscience liée au calendrier électoral

Alors après l’arrogance, l’auto-flagornerie, les mensonges et l’incompétence, on vient nous dire sur le site de Hautes Terres Communauté que le PDG de Caleden et l’un des membres du Conseil d’administration de Caleden, soit M. Achalme et Mme Charriaud, se sentent subitement concernés par les petits commerces de proximité ! Ils tiennent à présent le discours que nous tenons depuis 2 ans ; mais aujourd’hui, cela a un intérêt politique pour eux, puisque les élections se rapprochent.

Mais si ce n’était pas aussi triste pour nous, peut-être que l’on pourrait trouver cela risible. Cela fait 2 ans que nous leur disons à eux et à tous ceux qui sont concernés par ce dossier, tant à la mairie, au Conseil départemental et au Conseil régional, que les petits commerces de proximité que nous sommes sont en train de lentement mourir… Sans aucune autre réponse que : il faut laisser faire la justice.

Oui, c’est vrai, nous n’avons plus d’autre choix. Mais la justice n’aurait jamais dû rentrer en ligne de compte si la direction de Caleden avait été compétente et avait tout simplement enclenché l’assurance dommages-ouvrage. En fait, sous couvert de justice, ils essayent tout simplement d’étouffer leur incapacité à gérer une entreprise comme la Saem. La preuve par 2 : il y a deux Saem gérées par le Conseil départemental du Cantal, et les deux sont en grandes difficultés financières. CQFD.

CAVD : partie civile ?

En parlant de justice, notre collectif envisage de se porter partie civile dans cette procédure, pas tant pour les dommages et intérêts mais surtout pour le principe, et pour être bien sûr que les responsables de ce fiasco seront identifiés, nommés et condamnés.

Alors certes, la gestion de la partie cure a été confiée à un privé pour un an et l’on ne peut que s’en féliciter. Mais comme précisé par le nouveau manager de Caleden, cela ne concerne en rien le thermoludisme, dont ils n’ont pas la charge… En fait, personne ne s’occupe de ce dossier du thermoludisme.

La gestion de l’argent public pour les Nuls

Cet insoutenable flottement a inspiré à Chaudes-Aigues Village Développement, en cette période de préparation des fêtes de fin d’année, l’édition d’un manuel dont certains devraient urgemment faire usage.

© Photographie : Hautesterres.fr